Lettre ouverte de réponse a Frigide Barjot après recéption du mail "Avenir pour tous"

Madame, Monsieur (a transmettre a Frigide Barjot)
Cher Frigide,

Bénévole vous oeuvrez sûrement avec la conscience en paix de celui qui agit (ou qui a le sentiment d'agir) dans une radicalité d'action.
Toutefois tel n'est pas mon cas et tel n'est pas mon jugement porté sur votre action et sur votre programme d'action.
Le ONLR des débuts a laissé la place a une sote de "On lâche un peu quand même" (Union civile, adoption simple pour les couples homosexuels etc) qui n'a rien a voir avec la radicalité, ni vraiment avec la volonté d'agir encore sur cette Loi.

Cette démarche provenant de Frigide Barjot (qui n'est plus aussi soutenu, cela n'aura échappé a personne par la base des militants) n'a, à mon sens, pour seul but que d'insérer ladite Frigide dans les cercles politiques avec lesquelles elle avait toujours plus ou moins flirté (si j'en crois ses "confessions d'une catho branchée") mais qu'elle n'avait que rarement pénétré si on veux bien me passer cette expression bananacaféesque.

Notons au passage que Frigide se trouve depuis le début de la manif pour tous, comme un lapin apeuré devant le FN (dont elle a pourtant connue plutôt amicalement certains ténors, toujours si on en croit ses "confessions"...) qui pourtant a offert le soutient le plus intense qui soit en promettant l'abrogation pure simple et définitive de cette Loi une fois arrivé au pouvoir. L'UMP n'a, pour sa part, que mollement et opportunément soutenue le mouvement dans un contexte interne de querelle des investitures et de guerres des chefs pour finalement assurer qu'ils n'abrogeraient pas cette Loi mais la modifieraient.

Comme je l'ai souvent rappelé face a nos nombreux détracteurs, au delà du péril que cette Loi fait courir pour le petit nombre d'enfants qui seront adoptés par des couples homosexuelles et auxquelles on racontera Dieu sait quoi sur leur parenté biologique, au delà de cette aspect qui fut le cheval de bataille de LMPT, un certains nombre de question d'ordre anthropologique, philosophique, sociales et économiques posés par cette Loi n'ont été que peu ou pas abordé.

Ce qui est fort dommage car ils auraient été des angles d'attaques tout aussi pertinent et auraient permis de structurer nos argumentaires sur des réalités concrètes plus frappante qu'un droit des enfants dont on sait malheureusement qu'il est le premier a trinquer dans tout civilisation tyrannique (tyrannie de la majorité selon Tocqueville.)
Pourquoi ce long message explicatif dont j'ai le sentiment qu'il finira dans la corbeille de la boite mail avant même que vous n'atteignez cette ligne précise où je mentionne la possibilité de cette eschatologie epistolaire peu glorieuse?

Tout simplement pour vous dire que, us égard au contexte dont je viens de vous livrer mon analyse (qui n'engage que moi), je trouve assez choquant que Frigide Barjot vienne, la bouche en coeur, nous parler d'unité tout en nous vendant le reste (Union civile et tout le bazar.)
Comme je l'ai dit, le ONLR est le mot d'ordre le plus emblématique d'une partie de la population qui se fait marcher dessus en permanence depuis 30 ans et qui a décidé de stopper la machine, quitte a en crever. C'est ce qu'il l'a fait descendre dans la rue: l'espoir que en se montrant il y ait deux issue. Soit une véritable révolution de notre société, un retour à la raison (une grande part des militants LMPT), soit l'exacerbation des conflits jusqu'à un point où il n'est plus possible que de se battre pour survivre (part plus réduite, mais néanmoins présentde, des manifestants et militants LMPT)...
La part des militants souhaitant que ce conflit s'engonce dans des consensus tout a fait politiciens est, quant a elle, risiblement faible...
Bref, la responsabilité de l'échec LMPT ne revient pas a Frigide Barjot car nous savions tous, (même moi qui soutenais le contraire pour ne pas démoraliser les troupes) que nous allions perdre.

Nous espérions une révolution dans l'ensemble de la société... Cela n'est pas arrivé mais nous avons au moins réveillé ce peuple catholique génération Jean Paul II qui someillait derrière le voile d'un activisme nouvelle version qui n'a rempli aucune église, ce peuple athée de bon sens qui dormait et qui s'est découvert un lien avec ces racines philosophiques greco-latines si chères a l'Eglise de Dieu.

Nous espérions (je le confesse) que le gouvernement finirait par nous envoyer l'armée... nous espérions, nous les jeunes de la génération Benoit XVI, crever en martyr pour une cause foutrement juste... De fait l'espoir demeure que nous soyons appelés un jour a lutter, l'étendard de la Foi en avant, comme Frigide le fit lors de l'opération "touche pas a mon Pape", nous espérons qu'un jour, comme nos frères chrétiens des premiers siècles nous pourrons donner notre vie pour le Christ... Mais ce sera pour une autre fois.

Nous n'avons pas perdu, et cher Frigide, vous avez contribuée a faire de ce mouvement la base d'un réveil dont on peut augurer qu'il pourra un jour emporter la société Française... du moins nous l'espérons.
Mais regardons nous en face: vous avez négligé et tenté de faire passer sous silence une partie de cette base de la manif, celle du Printemps Français, celle des ces gars un peu trop à droite pour être vendable par la Com' du mouvement.

Or, cette base est militante et active.

Vous vous êtes donc coupé durablement de "votre service action" et ce service action c'est senti trahi. Des gens tournés vers l'action qui se sentent trahi c'est jamais bon: ils ont une capacité de nuisance fort dommageable.
Mais une grande partie des militants lambdas se sont sentit trahi aussi: le combat quittait la sphère politique, de facto sinon de discours, pour rentrer dans un giron UMPïsant (consensus mou, guerre des chefs et lisibilité faible de la doctrine: description de l'UMP) en tentant de rassembler le plus large possible (ensemble tout devient possible) alors qu'on sait qu'en sombrant dans le compromis on fait son premier pas vers l'échec.

Bref, je ne vais pas monopoliser votre temps, si précieux, vous noterez que je me suis abstenu des attaques ad hominem classique à l'encontre de Frigide, j'ai juste tenté d'expliquer mon point de vue... raison pour laquelle je souhaiterais que cette lettre aboutisse quand même entre les mains de Frigide... histoire de me faire entendre. sereinement.

Dans la fraternité du Christ,